Airbus a décidé, ce mardi 19 mars, de se retirer du projet de rachat de BDS, les activités de cybersécurité, de supercalculateur et de big data d’Atos. Cette décision a été prise après un an de négociations où les deux entreprises ne sont pas parvenues à s’aligner sur les calendriers et les ambitions. Pour Airbus, ces technologies numériques ne sont pas aussi performantes qu’Atos le prétendait. L’avionneur était pourtant prêt à mettre entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros pour cette acquisition.
Ce retrait constitue un coup dur pour Atos, qui avait prévu de céder cette branche à Airbus pour se renflouer et faire face à sa dette de plus de 3,5 milliards d’euros. De même, l’entreprise espérait vendre sa branche historique de conseils en informatique à l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, mais cette opération a également échoué.
La situation d’Atos est critique et il est difficile d’entrevoir comment l’entreprise pourra s’en sortir. La vente de la branche cyber ne serait pas suffisante pour la sauver, et le retrait d’Airbus complique encore plus les négociations avec les banques et les créanciers. Il est probable que la solution passe par un soutien de l’État, car Atos est une entreprise stratégique pour la France, notamment dans les domaines militaire et nucléaire. C’est également Atos qui gère le pan de la cybersécurité des Jeux Olympiques de Paris 2024. Le ministère de l’Économie s’est engagé à trouver une solution nationale pour préserver l’entreprise, qui emploie plus de 10 000 salariés en France.
Cette situation met en lumière les difficultés auxquelles Atos est confronté et la nécessité de trouver rapidement des solutions pour assurer sa pérennité. Le gouvernement pourrait envisager une nationalisation de l’entreprise afin de la sauver et de protéger ses activités sensibles. Les prochaines semaines seront donc cruciales pour Atos et son avenir.