Un juge fédéral américain, Amit Mehta, a rendu début août son verdict dans l’affaire opposant le ministère de la Justice des États-Unis à Google, déclarant l’entreprise coupable d’avoir enfreint les lois antitrust et d’avoir maintenu un monopole dans la recherche sur Internet. Le procès avait duré dix semaines à la fin de l’année dernière. Cependant, ce jugement ne comporte pas de sanctions ni de mesures correctives, qui seront décidées plus tard lors de la prochaine étape du processus légal.
L’accord entre Google et Apple a été un élément crucial dans la décision du juge. Google a passé des accords avec les fabricants de smartphones pour que son moteur de recherche soit sélectionné par défaut, notamment avec Apple. Ces accords ont un impact significatif, car Google verse à Apple 36% de ses revenus publicitaires sur iOS, soit plus de 20 milliards de dollars en 2022. Le juge a noté que même les grandes entreprises américaines n’ont pas de véritable alternative à Google, ce qui décourage la concurrence de chercher des solutions concurrentes.
Concernant la publicité liée à la recherche, le juge Amit Mehta a conclu que les parts de marché de Google et ses accords d’exclusivité lui ont permis d’augmenter les prix sans contrainte, bénéficiant ainsi de « revenus monopolistiques ». Google détient près de 40% du marché mondial de la publicité en ligne, bien loin devant Meta qui en détient environ 20%.
La domination de Google dans la recherche sur Internet dure depuis plus de 15 ans. Son moteur de recherche représente plus de 90% des parts de marché en 2024. Cette domination s’est renforcée avec le rachat de la régie publicitaire DoubleClick en 2007. Le procès actuel marque un tournant pour le ministère de la Justice américain, qui n’avait pas pris d’actions majeures depuis le procès contre Microsoft en 2000. D’autres procédures antitrust sont en cours contre des géants technologiques comme Amazon, Apple et Meta.
Google fera appel de cette décision, et les sanctions potentielles pourraient inclure la possibilité de revendre une partie de ses activités. Ce jugement souligne l’importance de la surveillance des pratiques anticoncurrentielles dans l’industrie de la technologie et pourrait avoir des conséquences importantes pour le paysage numérique.