Sommaire
- Le secteur numérique face à des enjeux environnementaux alarmants
- L’urgente nécessité d’intégrer la KPI carbone
- Mesurer l’impact carbone de l’IT : état des lieux
- Les limites des solutions actuelles
- Une nouvelle méthodologie s’impose
- Intégration de la KPI carbone dans les décisions IT
- Impliquer toutes les équipes
- Conclusion : un impératif pour un numérique durable
Le secteur numérique face à des enjeux environnementaux alarmants
Selon les prévisions de l’ADEME, le secteur numérique pourrait atteindre 8 % des émissions globales d’ici 2030, similaire à l’industrie automobile. Ces projections laissent entrevoir un triplement de l’empreinte carbone du numérique d’ici 2050, en grande partie à cause de la montée en puissance de l’intelligence artificielle (IA). Dans ce contexte préoccupant, les directions informatiques se retrouvent confrontées à un défi crucial : comment innover tout en réduisant leur impact environnemental ?
L’urgente nécessité d’intégrer la KPI carbone
Pour que les directions informatiques (CIO) soient mieux armées face à cette situation, il est impératif d’intégrer des indicateurs de performance carbone (KPI carbone) dans leurs choix stratégiques. Mais alors, comment s’y prendre pour réduire au maximum leur empreinte carbone ?
Mesurer l’impact carbone de l’IT : état des lieux
Bien que certaines pratiques de mesure de l’impact carbone de l’IT soient déjà bien ancrées, comme dans le cas des espaces de travail et des datacenters, des zones demeurent totalement floues. Les infrastructures cloud, par exemple, affichent des émissions souvent sous-estimées. Le paradoxe est que l’utilisation des services IT a augmenté de manière exponentielle au cours des 20 dernières années.
Les CIO se retrouvent alors dans une position inconfortable. Ils doivent jongler entre des demandes d’innovation pressantes et un manque d’outils fiables pour quantifier l’impact environnemental des projets IT, souvent à leur seul détriment.
Les limites des solutions actuelles
Actuellement, les fournisseurs de cloud fournissent des données incomplètes, souvent compensées et fragmentées. Cette situation rend difficile l’optimisation des émissions. Les projets open source, comme Boavizta ou Cloud Carbon Footprint (CCF), apportent une réponse partielle, mais ils ne couvrent pas l’ensemble des services IT et bénéficient d’un suivi limité.
Une nouvelle méthodologie s’impose
Pour faire face à cette problématique, une approche bottom-up (de bas jusqu’en haut) est essentielle. Cela signifie revenir à la base des services IT et mesurer leur consommation électrique avec précision. Cette démarche vise à comprendre l’impact carbone de chaque composant matériel, en incluant des éléments comme les containers, les fonctions serverless et les services PaaS.
Intégration de la KPI carbone dans les décisions IT
Avec une approche Green Native, les entreprises peuvent introduire la KPI carbone dans leurs processus de décision IT. Cette méthode ne se contente pas de mesurer les émissions de CO2, elle les contextualise avec des actions concrètes pour réduire l’impact environnemental.
Impliquer toutes les équipes
Pour maximiser l’impact de cette démarche, il est crucial d’impliquer toutes les équipes, jusqu’aux développeurs. Cela permet à chaque collaborateur d’évaluer l’impact énergétique de l’ensemble de leurs infrastructures et d’obtenir des recommandations personnalisées et traçables.
Par exemple, les équipes peuvent définir des objectifs de réduction en partenariat avec les équipes ESG. Des plans d’actions chiffrés par projet ou domaine peuvent également être mis en place.
Conclusion : un impératif pour un numérique durable
La transition vers des pratiques plus durables s’impose donc comme un impératif pour toutes les entreprises. Avec un rôle de plus en plus majeur dans l’empreinte carbone des sociétés, les services IT doivent s’engager vers des objectifs de réduction clairs. Pour cela, adopter des outils de mesure basés sur une approche bottom-up est indispensable. Cela aidera non seulement à mesurer l’impact carbone, mais aussi à éclairer les décisions stratégiques nécessaires à une réduction significative de la consommation d’énergie et de l’empreinte carbone, en cohérence avec les équipes concernées.
En somme, cette évolution est non seulement souhaitable, mais également nécessaire pour construire un numérique plus responsable et durable.