L’univers de l’intelligence artificielle (IA) est en pleine effervescence et la start-up française Bioptimus n’échappe pas à la règle. Moins d’un an après son lancement, elle vient de boucler avec succès un tour de table de près de 40 millions d’euros, mené par Cathay Innovation. Ce financement réunit également des investisseurs prestigieux tels que Sofinnova Partners, Bpifrance, Andera Partners, Hitachi Ventures, Boom Capital, Pomifer Capital, et Sunrise. Au total, Bioptimus a levé environ 74 millions d’euros depuis sa création.

Un modèle d’intelligence artificielle révolutionnaire

Cette levée de fonds arrive à point nommé alors que Bioptimus continue d’innover dans un secteur porteur : l’intelligence artificielle appliquée à la biologie. En juillet dernier, la start-up a lancé son propre modèle de fondation open source, intitulé H-optimus-0. Comptant 1,1 milliard de paramètres, ce modèle est entraîné sur un vaste ensemble de données, regroupant plusieurs centaines de millions d’images issues de plus de 500 000 lames d’histopathologie provenant de 4000 cabinets cliniques.

Un outil clé pour le diagnostic médical

Le modèle H-optimus-0 se révèle déjà pertinent pour plusieurs missions cruciales dans le diagnostic médical. Il aide notamment à identifier les cellules cancéreuses et à détecter les anomalies génétiques au sein des tumeurs. En plaçant l’accent sur le diagnostic précoce, Bioptimus se positionne comme un acteur clé dans le combat contre le cancer.

Une nouvelle échelle d’innovation : multimodalité et simulation

Bioptimus ne s’arrête pas là. Elle travaille actuellement sur un nouveau modèle fondamental qui sera multi-échelle et multimodal, avec pour objectif de simuler des processus biologiques complexes. Jean-Philippe Vert, co-fondateur et dirigeant de Bioptimus, explique : “En apprenant comment fonctionne la biologie directement à partir de données brutes à différentes échelles, des molécules aux organismes entiers, notre modèle permettra aux chercheurs de l’industrie pharmaceutique de simuler une biologie complexe, de prédire l’évolution des maladies et la réponse au traitement, et de concevoir des thérapies avec une précision sans précédent.”

Un GTP de la biologie ?

Cette ambition est audacieuse. Jean-Philippe Vert évoque un équilibre fascinant : “En substance, c’est comme le GPT de la biologie, mais au lieu de générer du texte, nous simulons la biologie.” Ce parallèle souligne la portée et le potentiel transformateur de l’IA dans le domaine de la santé.

Forger des partenariats stratégiques

Les fonds fraîchement levés seront également utilisés pour améliorer le système d’IA de Bioptimus. L’intégration de nouvelles sources de données et de domaines thérapeutiques est au programme. La start-up vise aussi à établir des partenariats stratégiques avec des sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques, afin d’accéder à d’autres ensembles de données critiques. Cela lui permettra de peaufiner et de valider davantage ses modèles innovants.

Une start-up à surveiller de près

En un an, Bioptimus a réussi à se faire un nom dans le secteur concurrentiel de l’intelligence artificielle. Sa capacité à attirer des investisseurs de renom et à innover dans le domaine médical promet de faire parler d’elle dans les années à venir. Évoluant à la croisée de la biologie et de l’IA, cette start-up est définitivement à suivre de près.