EDF ouvre ses sites industriels aux entreprises du numérique

Sur trois communes françaises — La Maxe, Richemont, et Vernou-la-Celle-sur-Seine — sont désormais disponibles des terrains industriels, propriété d’EDF, troisième propriétaire foncier français (après l’Etat et la SNCF). Ces espaces, jadis occupés par des centrales thermiques, sont aujourd’hui ouverts à des projets d’installation de datacenters. L’entreprise publique, dans le cadre d’appels à manifestation d’intérêt, souhaite attirer des entreprises du numérique.

Un potentiel électrique sans précédent

Pour soutenir cette initiative, EDF annonce une puissance totale disponible de 2 GW. En plus des trois sites déjà retenus, un quatrième site, dont l’emplacement reste à préciser, viendra s’ajouter. L’objectif est ambitieux : atteindre 150 TWh de demande supplémentaire d’ici 2035, dont 20 TWh spécifiquement pour les datacenters.

Plongée dans l’histoire du bassin lorrain

La Maxe : Un passé industriel révolu

À La Maxe, commune de 7 km au sud de Metz, résident environ 1 000 habitants. Pendant plus de quarante ans, une centrale à charbon y a été en fonctionnement, de 1971 à 2015, pour une capacité de 500 MW. Son démantèlement symbolique, marqué par l’abattage de la cheminée en 2022, ne s’achèvera qu’à l’horizon 2030.

Richemont : Centrale historique à l’abandon

La Maxe n’est pas la seule à avoir vécu cette transformation. À Richemont, une ancienne centrale, valorisant le gaz des hauts-fourneaux et le charbon, a agi pendant des décennies. Construite dans les années 1950, sa puissance atteignait 415 MW. Malgré une fermeture totale en 2009, l’ombre de ce passé industriel pèse encore.

Vernou-la-Celle-sur-Seine : Un site à relancer

Enfin, à Vernou-la-Celle-sur-Seine, une autre histoire attend son renouveau. Cette commune, qui compte 2 600 habitants, a connu une centrale à fioul et charbon ayant une capacité de 750 MW. Après avoir fermé sa production en 2004 et démoli ses bâtiments d’origine en 2011, le site est aujourd’hui prêt à retrouver vie.

L’émergence d’un plan datacenter stratégique

En 2024, EDF a produit 520 TWh d’électricité, affirmant sa position de leader dans la production énergétique française. Le fournisseur peaufinera davantage ses projets par l’intermédiaire de la loi sur l’industrie verte, adoptée récemment. Cette législation permet de réduire le temps d’autorisation de 9 à 6 mois pour les projets liés aux datacenters. 

Une procédure accélérée : le statut de PINM

Le nouveau statut de Projet d’Intérêt National Majeur (PINM) facilite l’adaptation des règles d’urbanisme local. Cette mesure garantit un raccordement rapide au réseau électrique et sécurise les dérogations à la protection des espèces. 

Des modifications encourageantes pour le secteur

Bien que ces dispositions ne couvrent pas encore les grands projets de datacenters, une proposition de loi visant à simplifier la vie des entreprises est à l’étude. Parmi les autres leviers envisagés, on note la suppression du double degré de juridiction, ce qui pourrait réduire le délai de 9 à 18 mois pour les procédures contentieuses.

Tout cela annonce un avenir prometteur pour les datacenters en France, face à une demande croissante et à la nécessité de moderniser l’infrastructure numérique. 

En résumé, alors que le secteur se transforme, des villes comme La Maxe, Richemont, et Vernou-la-Celle-sur-Seine se positionnent comme de véritables futurs hubs technologiques, prêts à accueillir la révolution numérique.