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Atos, leader français des services informatiques, est de nouveau en pourparlers avec Airbus pour le rachat de sa branche stratégique BDS (big data & security).
Airbus vient de faire une nouvelle proposition qui valorise cette activité entre 1,5 milliard et 1,8 milliard d’euros.
Un partenariat stratégique pour assurer la pérennité d’Atos
Atos, confronté à la concurrence croissante du cloud public, cherche depuis plusieurs années à restructurer ses activités pour améliorer sa situation financière. En 2022, le groupe a annoncé son intention de scinder en deux entreprises distinctes : Tech Foundations, regroupant ses activités d’infogérance en difficulté, et Evidian, consacrée au big data et à la cybersécurité (BDS) qui génère de fortes marges.
Dans un communiqué publié le 3 janvier 2023, Atos a déclaré être en phase de « due diligence », procédure détaillée d’examen des comptes, avec Airbus afin de prendre une participation dans Evidian. Les discussions portent sur l’ensemble du périmètre BDS, marquant ainsi une nouvelle étape dans les négociations entre les deux entreprises.
Une nouvelle proposition valorisant Atos entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros
L’année dernière, Airbus avait engagé des discussions avec Atos en vue d’une prise de participation de 29,9% dans Evidian. Cependant, les négociations n’avaient pas abouti en raison du coût jugé trop élevé par l’avionneur. En début d’année, Atos a reçu une nouvelle marque d’intérêt d’Airbus, proposant de valoriser les activités BDS entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros.
Atos a également affirmé avoir reçu une autre proposition concernant une partie du périmètre d’Evidian, sans préciser l’entreprise concernée. Si le projet de cession de l’autre branche d’Atos, Tech Foundations, n’aboutit pas, le groupe n’exclut pas de procéder à des cessions d’actifs supplémentaires. Tech Foundations doit être cédée au groupe EPEI de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, mais les négociations ne permettent pas de dire qu’un accord sera nécessairement trouvé.
L’importance de la gestion de la dette et des échéances à venir
Outre les discussions autour de la cession d’Evidian, Atos a également évoqué la question de sa dette, qui s’élève à 5 milliards d’euros bruts. Les échéances de remboursement de 1,5 milliard en janvier 2025 et de 750 millions en mai 2025 incitent le groupe à engager des discussions avec les banques pour obtenir le maintien des financements existants et l’octroi de nouveaux financements.
Dans le cadre de la gouvernance, Atos a annoncé la démission de quatre membres de son conseil d’administration, ce qui souligne l’instabilité actuelle au sein de l’entreprise.
Une étape décisive pour Atos et Airbus
La reprise des discussions entre Atos et Airbus pour le rachat de la branche BDS marque une étape décisive dans les efforts de restructuration d’Atos et témoigne de l’importance stratégique de cette activité pour les deux entreprises.
Cette transaction permettrait à Atos de renforcer ses activités dans le domaine du big data et de la cybersécurité, tout en assurant sa pérennité financière. Pour Airbus, cela lui permettrait de se recentrer sur son cœur de métier tout en profitant des synergies avec un leader du secteur des services informatiques.
Les prochaines étapes des négociations entre Atos et Airbus seront donc cruciales pour déterminer l’issue finale de cette transaction.