Une transition inattendue au sommet d’Intel  

C’est un véritable tremblement de terre au sein du géant technologique : Pat Gelsinger, le PDG d’Intel, a annoncé son départ surprise. Les rênes de l’entreprise sont pour le moment entre les mains de David Zinsner, le directeur financier, et de Michelle Johnston Holthaus, la directrice générale. Un changement de leadership qui pourrait redéfinir l’avenir d’Intel face à un marché en pleine mutation.

Une déclaration lourde de sens accompagne cette annonce : « Diriger Intel a été l’honneur de ma vie », a déclaré Gelsinger. Cependant, il demeure conscient des difficultés qui ont jalonné son mandat. L’année écoulée n’a pas été de tout repos pour lui et son équipe.

Intel : un défi face à la concurrence croissante  

L’annonce du départ de Gelsinger ne fait que refléter les vents contraires auxquels Intel doit faire face. En pleine bataille avec les architectures de processeur Arm, Intel lutte pour maintenir sa propre architecture x86. Cette situation a même poussé le groupe à établir une alliance inattendue avec AMD, son traditionnel concurrent.

Au retour de Gelsinger en 2021, des espoirs précieux avaient été placés. Considéré comme un “fils prodigue”, il avait été salué pour son rôle dans le développement de l’architecture des processeurs iconiques d’Intel, notamment le 80486, lancé en 1989. Pourtant, la réalité du marché est bien différente aujourd’hui.

Un plan ambitieux, mais des coûts colossaux  

Gelsinger avait mis sur pied un programme ambitieux visant à corriger le tir sur cinq ans. Cela incluait la construction d’usines de fabrication de puces aux États-Unis et à l’étranger, un projet à plusieurs milliards de dollars. Son ambition ? Rattraper des poids lourds comme TSMC et Samsung tout en évitant certaines générations de puces pour arriver directement sur les suivantes.

Cette stratégie s’est largement appuyée sur les aides publiques des pays engagés dans le développement d’Intel. Jusqu’à 7,86 milliards de dollars de subventions ont été recherchés auprès du ministère américain du commerce dans le cadre du CHIPS Act. De nouvelles usines sont en projet en Arizona, Nouveau-Mexique, Ohio et Oregon. 

Des défis dans l’intelligence artificielle  

Malgré ces efforts, Intel a souffert d’une concurrence de plus en plus féroce dans de nouveaux domaines émergents comme l’intelligence artificielle. Les initiatives de l’entreprise dans les cartes graphiques et les puces IA sont restées en retrait face à des géants tels que Nvidia. De plus, AMD s’est renforcé en tant que concurrent sérieux dans le secteur des puces pour datacenter.

Des résultats financiers alarmants  

La période de Gelsinger a été assombrie par des résultats financiers décevants. Intel a ainsi enregistré une perte trimestrielle de 16,6 milliards de dollars, la plus importante de son histoire. Les analystes envisagent une perte nette annuelle de 3,68 milliards de dollars, une situation qui n’est pas arrivée depuis 1986. Ces chiffres soulignent un point de rupture majeur pour l’entreprise.

Une page se tourne pour Intel  

Avec le départ de Pat Gelsinger, une nouvelle ère pourrait se dessiner pour Intel. Tandis que le conseil d’administration recherche un nouveau leader pour remplacer Gelsinger, la question demeure : quelles seront les prochaines étapes pour Intel dans un domaine en constante évolution ? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : l’introduction réussie d’Intel dans le monde des technologies modernes reste un défi de taille à relever.