Une étape vient d’être franchie dans l’enquête menée par la Commission européenne contre Microsoft : en effet, l’exécutif bruxellois a officiellement accusé la société américaine d’avoir enfreint les règles de concurrence en liant son outil de collaboration Teams à sa suite bureautique cloud Office 365. Cette accusation fait suite aux plaintes déposées par Slack en 2021 et Alphaview en 2023 concernant la vente liée de Teams avec la suite Office.
Dans son avis préliminaire, la Commission européenne estime que Microsoft abuse de sa position dominante en regroupant Teams avec ses suites bureautiques cloud. Selon l’exécutif bruxellois, cette pratique restreint la concurrence sur le marché des produits de communication et de collaboration, tout en protégeant la position de Microsoft sur le marché des logiciels de productivité. De plus, la Commission souligne les limitations d’interopérabilité entre Teams et les offres concurrentes de Microsoft, ce qui pourrait renforcer sa position dominante.
Malgré l’annonce de Microsoft en août 2023 de dissocier Teams de la suite Office en Europe, la Commission européenne juge cette décision « insuffisante ». Elle demande à Microsoft d’apporter davantage de modifications pour rétablir la concurrence, sans donner plus de précisions. Il est important de noter que des acteurs tels que Google Cloud ou AWS proposent déjà des packages Office ou Microsoft 365 depuis leurs plateformes, ce qui témoigne de la volonté de rétablir une concurrence sur le marché.
La défense de Microsoft va maintenant pouvoir répondre aux griefs de la Commission. Si des preuves suffisantes d’une infraction sont établies, l’entreprise pourrait être condamnée à payer une amende pouvant aller jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires annuel mondial. Affaire à suivre.