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La marine américaine travaille depuis deux ans sur le développement d’intelligences artificielles (IA) pour ses drones sous-marins afin de détecter des cibles potentielles dans les profondeurs. Aujourd’hui, elle cherche à réduire les délais d’identification de ces objets et à adapter ses algorithmes à tous les environnements et aux changements tactiques de ses ennemis.
Une IA d’analyse d’images Sonar
Depuis 2022, la marine américaine développe des algorithmes d’apprentissage automatique pour identifier des cibles potentielles dans les fonds marins. Ces IA sont embarquées à bord de drones sous-marins autonomes, appelés UUV (unmanned underwater vehicles), pour analyser les images Sonar. Dans un premier temps, ces équipements ont été utilisés pour repérer les mines, puis pour distinguer des cibles parmi d’autres objets, qu’ils soient végétaux, animaux ou autres. Cependant, l’US Navy n’avait pas d’outil de suivi des performances de ces algorithmes en opération. Il est apparu que ces IA étaient parfois trop lentes à réagir aux changements de situations dans lesquelles les drones évoluent (modifications dans les conditions générales ou les tactiques ennemies).
Une collaboration avec la Defense Innovation Unit
C’est pourquoi la marine américaine collabore avec la Defense Innovation Unit (DIU) du Pentagone afin de pouvoir résoudre ce problème quant aux performances et capacités d’adaptation de l’IA. Cette entité travaille à la transposition de technologies commerciales pour des usages militaires. La DIU a lancé un appel à projets à l’automne dernier, auquel cinq organisations ont répondu : Arize AI, Domino Data Lab, Fiddler AI, Latent AI et Weights & Biases. Chacune d’entre elles a produit un prototype pour une partie de la solution recherchée, le projet MLOps nommé AMMO.
Des délais réduits et des mises à jour en temps réel
Nick Ksiazek, qui dirige le projet au sein de la DIU, à expliqué que la diversité de la nature des fonds marins rendait très complexe le développement de cette IA, et que par conséquent les drônes s’appuyait sur “des images issues de sonars pour détecter les formes sous-marines et naviguer au fond de l’océan”, qu’il fallait réentraîner régulièrement les algorithmes afin de les rendre plus performants .
Les drones sous-marins équipés d’IA ont cela étant déjà permis de diviser par deux le temps nécessaire pour détecter des mines sous-marines, selon la marine américaine. Avant l’utilisation de ces drones, c’étaient des marins qui s’occupaient de cette tâche, avec des délais plus longs et des risques d’erreurs plus importants. De plus, les algorithmes ont été retravaillés pour permettre des mises à jour des drones dès qu’ils refont surface, sans pour autant avoir à les sortir complètement de l’eau, faisant passer les délais pour cette opération de six mois à moins d’une semaine. La marine américaine explore également les futures applications de ces algorithmes pour la détection de navires ou d’avions à l’aide de drones sous-marins.