Dans le monde de la technologie, le cloud est présenté comme une solution incontournable offrant de nombreux avantages commerciaux. Cependant, une enquête récente menée par McKinsey auprès de leaders européens du cloud révèle que les entreprises européennes n’ont pas encore pleinement profité des bénéfices de la migration. Il est temps de remettre en question les attentes et de procéder à une évaluation critique de la valeur commerciale réelle du cloud.

Les promesses du cloud sont multiples : agilité, réduction des coûts et innovation. Pourtant, selon l’étude de McKinsey, seulement un tiers des entreprises surveillent activement les avantages non-IT de leur migration vers le cloud. La majorité des entreprises se concentrent uniquement sur les améliorations opérationnelles de l’IT, sans considérer les avantages pour leur activité globale. Ce déséquilibre remet en question l’idée que les départements techniques sont les principaux bénéficiaires de la migration vers le cloud.

Malgré les investissements massifs dans le cloud, les économies de coûts en dehors de l’IT sont rapportées par seulement 37 % des entreprises interrogées. De plus, seules 32 % ont déclaré avoir généré de nouveaux revenus grâce au cloud. Ces chiffres soulèvent des doutes quant au potentiel de transformation réel du cloud. Les unités commerciales agiles et les nouveaux marchés semblent être un mirage, loin de la révolution généralisée attendue.

La question du retour sur investissement (ROI) du cloud est également soulevée par McKinsey. Selon leurs recherches, il faudrait un ROI jusqu’à sept fois plus élevé pour chaque domaine d’activité migré vers le cloud. Cependant, peu d’entreprises rapportent un ROI satisfaisant pour leurs projets cloud.

Il est donc essentiel de se poser plusieurs questions clés. L’IA peut-elle réellement augmenter l’utilisation des fournisseurs de cloud ? Les investissements dans le cloud doivent-ils être soigneusement évalués avant d’être approuvés ? Les systèmes d’IA et les cas d’usage doivent-ils être choisis en fonction de leur rentabilité ?

Dans cette situation, la prudence est de mise. Malgré les avancées technologiques du cloud, seulement 13 % des entreprises interrogées déclarent que le ROI du cloud doit être augmenté. De plus, 55 % se disent satisfaites de leurs investissements dans le cloud, ce qui met en évidence un écart entre satisfaction et valeur commerciale réelle. La course à l’expansion de l’IA a conduit à une surévaluation de la valeur perçue du cloud.

Il est temps de réévaluer les stratégies cloud et de passer d’une simple amélioration opérationnelle de l’IT à des résultats commerciaux tangibles. Les entreprises doivent repenser leur évaluation et concevoir de meilleurs systèmes pour mesurer la valeur commerciale réelle du cloud.

Ce chemin est certes semé d’embûches, mais offre également de nombreuses opportunités pour ceux qui sont prêts à remettre en question les attentes et à voir autrement ce que le cloud peut réellement offrir. Rester critique et prendre des décisions éclairées est essentiel pour libérer tout le potentiel du cloud et assurer une véritable transformation commerciale.