Microsoft en frontale avec l’UE : un écart de prix pour éviter le blocage

1 avril 2025 | par la rédaction de Guide IT @Laetitia R.
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Microsoft en frontale avec l’UE : un écart de prix pour éviter le blocage

Un futur incertain pour Microsoft 365 et Teams

Microsoft est actuellement sous le feu des projecteurs en raison de soupçons de pratiques anticoncurrentielles. L’éditeur de logiciels travaille à éviter de lourdes sanctions de l’Union Européenne, sur fond de tensions autour de son application Teams et de sa suite Microsoft 365. Ce dossier a pris une tournure sérieuse depuis juillet 2023, lorsque la Commission européenne a lancé une enquête concernant le regroupement de ces deux services.

L’enquête de la Commission européenne : un rappel à l’ordre

La Commission européenne, responsable de la régulation des pratiques commerciales dans les 27 États membres, a officiellement pointé du doigt Microsoft pour son intégration de Teams au sein de la suite Microsoft 365. Cette approche pourrait accorder à Microsoft un avantage de distribution injuste sur le marché, constituant ainsi une forme de comportement anticoncurrentiel.

La première plainte contre cette intégration a été formulée en juillet 2020 par Slack, propriété de Salesforce. Alfaview, un concurrent allemand, lui a emboîté le pas en juillet 2023, accentuant la pression sur l’entreprise de Redmond. Confronté à ces plaintes, Microsoft a tenté de justifier sa stratégie, mais face à l’absence de résultats concrets, l’enquête antitrust a été lancée.

Microsoft ajuste ses prix pour répondre aux critiques

En réponse, Microsoft a pris des mesures en octobre 2023 pour dissocier Teams de sa suite Office pour le marché européen. L’éditeur a annoncé une réduction de 2 € HT par utilisateur et par mois pour sa suite Microsoft 365, tout en offrant Teams en option autonome à 5 € HT par utilisateur et par mois. Ces changements visent à respecter les exigences de la Commission, mais la réaction ne semble pas convaincante…

Une réponse mitigée de la Commission

La Commission européenne n’est pas entièrement satisfaite des ajustements tarifaires proposés par Microsoft. Elle a demandé des retours d’expérience de la part d’entreprises tierces concernant ce nouvel écart de prix. Un délai d’une semaine avait été accordé pour ces retours, qui pourraient décider du lancement d’un test de marché formel. La crainte pour Microsoft est d’importantes pertes de parts de marché, au profit de concurrents qui pourraient se positionner à des tarifs plus bas sur le marché des solutions de visioconférence.

Une menace d’amende à l’horizon

Si Microsoft n’apaise pas la situation rapidement, elle risque d’encourir une amende antitrust massive, jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires mondial total. Ce scénario n’est pas étranger à l’entreprise, qui avait déjà fait face à des sanctions de 2,3 milliards d’euros suite à un précédent incident dans les années 2000. Cette situation rappelle à Microsoft l’importance cruciale de la conformité avec les directives de l’UE.

Enquête concurrente en France : un autre front pour Microsoft

L’affaire ne s’arrête pas là. En plus de l’enquête de l’UE, Microsoft fait l’objet d’une investigation par l’Autorité française de la concurrence. Cette recherche concerne des allégations selon lesquelles Microsoft aurait altéré les résultats de recherche sur son moteur de recherche Bing, particulièrement au détriment de plus petites entreprises. Cette enquête pourrait engendrer des conséquences tout aussi graves si les preuves d’abus de position dominante étaient trouvées.

Vers un avenir incertain

Avec des amendes potentielles et des enjeux de concurrence élevés, Microsoft navigue actuellement sur une mer tumultueuse. L’avenir de ses produits en Europe, notamment Microsoft 365 et Teams, dépendra des ajustements que l’entreprise saura apporter dans les semaines à venir. La pression est forte pour concilier innovation et conformité réglementaire.

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