Prises de position et manœuvres stratégiques, voilà ce qui anime actuellement Atos. Le géant de l’infogérance et de la cybersécurité a récemment annoncé les nominations de David Layani, fondateur et président de OnePoint, et Helen Lee Bouygues, présidente de LB Associés, au sein de son conseil d’administration. Ces deux personnalités étaient attendues, notamment David Layani, devenu actionnaire de référence d’Atos à hauteur de 11,4%. Il avait d’ailleurs réclamé trois sièges au conseil d’administration.
Un contexte tendu marqué par la fin des négociations (fin février) avec Daniel Kretinsky pour la cession de TechFoundations. Le milliardaire tchèque a rapidement proposé une offre globale pour l’ensemble de la société de services informatiques (infogérance, digitale et Eviden), à l’exception des « supercalculateurs et de la cybersécurité », selon BFM Business.
Une bataille d’offres et de lobbying
Sur son chemin, Daniel Kretinsky se trouve face à David Layani, qui prépare également une offre de rachat d’Atos en dehors du domaine de la cybersécurité. Il envisage un prêt de 300 à 400 millions d’euros du fonds américain Carlyle et pourrait mobiliser d’autres investisseurs pour remporter la mise. Les deux acteurs ont rencontré les conseillers de Bruno Le Maire et l’administratrice Hélène Bourbouloux pour présenter leurs propositions et mener une campagne de lobbying soutenue.
Leur objectif principal sera de convaincre le pool bancaire chargé de négocier la dette d’Atos. Le groupe doit refinancer 3,65 milliards d’euros d’ici fin 2025. La publication des résultats financiers du groupe est reportée à un futur proche, en attendant un rapport d’audit. Par ailleurs, des évolutions sont possibles du côté de la branche BDS (big data et cybersécurité), où Airbus discute du rachat. L’affaire Atos est donc loin d’être close…
Ces nouvelles nominations et les enjeux qui les entourent marquent une étape clé dans l’industrie. L’avenir d’Atos, ainsi que son positionnement dans le domaine de la cybersécurité et des services informatiques, restent incertains. Les prochaines décisions et résultats financiers seront déterminants pour l’évolution de l’entreprise. Affaire à suivre.