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Face aux préoccupations croissantes concernant la confidentialité en ligne, des lois telles que le RGPD de l’UE ont conféré aux individus le « droit à l’oubli », également connu sous le nom de « droit à l’effacement », leur permettant de demander la suppression de leurs données personnelles ou leur suppression des résultats des moteurs de recherche.
Une étude récente menée par Surfshark a analysé plus de 1,2 million de demandes de « droit à l’oubli » soumises à Google et Microsoft de 2015 à 2021. Les résultats présentent des statistiques intéressantes sur le volume de ces demandes et la fréquence à laquelle les moteurs de recherche y répondent.
Plus de 155 000 demandes de « droit à l’oubli » ont été soumises en 2022
En 2022, Google et Microsoft ont reçu plus de 155 000 demandes de « droit à l’oubli ». Google a reçu la majorité des demandes, soit 147 000 (96 %).
On observe une baisse de 16 % du nombre total de demandes en 2022 par rapport à 2021, marquant ainsi la première baisse depuis le début de la pandémie en 2020. Cette baisse est principalement due à une diminution du nombre de demandes soumises à Google, avec une baisse de 147 000 en 2022 par rapport à 178 000 en 2021. Cependant, Microsoft a connu une légère augmentation des demandes, passant de 7 700 à 8 200. Parmi les 32 pays analysés en 2022, 28 pays ont enregistré une diminution des demandes.
La France en tête des demandes de « droit à l’oubli »
En 2022, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni représentaient plus de 50 % de toutes les demandes de « droit à l’oubli ». La France a soumis le plus grand nombre de demandes en 2022, avec un total de 43 000 demandes, soit plus d’un quart de l’ensemble des demandes. Toutefois, le nombre total de demandes françaises était inférieur de 12 % à celui de 2021.
L’Allemagne et le Royaume-Uni occupent respectivement la deuxième et la troisième place, avec 24 000 et 16 000 demandes, soit une baisse de 24 % et 15 % par rapport à 2021. L’Italie et l’Espagne occupent les quatrième et cinquième place, avec 12 000 et 11 000 demandes, en baisse de 21 % et 14 % respectivement par rapport à 2021.
La France en tête aussi au ratio par habitant
En examinant le nombre de demandes par population en 2022, la Suède et la France arrivent en tête de liste avec 7 demandes pour 10 000 personnes. Le Liechtenstein et l’Estonie suivent de près avec 6 demandes pour 10 000 personnes. L’Islande, la Norvège et les Pays-Bas ont soumis 5 demandes pour 10 000 personnes.
Certains pays ont reçu beaucoup moins de demandes relatives au « droit à l’oubli », ce qui indique un potentiel manque d’information et de sensibilisation sur cette question. En 2022, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie, la Tchéquie et la Slovaquie ont soumis moins d’une demande de « droit à l’oubli » pour 10 000 personnes. La Pologne, le Portugal et la Grèce ont soumis environ 1 demande pour 10 000 personnes.
Seulement la moitié des demandes ont abouti
Sur les 155 000 demandes de « droit à l’oubli » soumises en 2022, contenant 600 000 URL, Google a supprimé environ 56 % des URL demandées, tandis que Microsoft en a supprimé environ 50 %.
Les raisons pour lesquelles les URL demandées ne sont pas supprimées des moteurs de recherche varient et incluent des problèmes techniques ainsi que l’intérêt du public et le droit d’accéder aux informations en ligne. À la fin de 2022, Google avait supprimé le pourcentage le plus élevé d’URL contenant des informations sensibles et personnelles, avec un taux de suppression de 97 % et 93 % respectivement. Les informations criminelles ont un taux de suppression de 61 %.
En revanche, Google n’a supprimé que moins de la moitié des URL liées à des actes répréhensibles professionnels et à d’autres informations professionnelles. Les informations politiques présentaient le taux de suppression le plus bas, seulement 20 % des URL ont été supprimées par Google.
Les réseaux sociaux étaient les cibles les plus courantes de radiation, avec Facebook en tête ayant eu 129 000 URL supprimées, dont 2/5 ont été radiées. X (anciennement Twitter), YouTube et Google Groups suivaient respectivement avec 72 000, 53 000 et 30 000 URL demandées pour suppression. Environ la moitié des URL ont été supprimées avec succès pour X et les groupes Google, tandis que plus d’un tiers des URL ont été supprimées pour YouTube.
Depuis mai 2014, le « droit à l’oubli » permettant la suppression de 6 milliards d’URL, a été exercé sur Google. L’annuaire français des entreprises et des professionnels, L’Annuaire 118 712, était le domaine le plus courant dans les demandes françaises avec 49 000 URL supprimées et un taux de radiation de 86 %. Société.com, un autre annuaire destiné aux entreprises françaises, ainsi que Verif, un fournisseur mondial d’informations pour les particuliers et les entreprises, étaient respectivement présents dans 21 000 et 15 000 URL avec un taux de radiation de 30 % et 26 %.
En conclusion, la vie privée sur internet et la cybersécurité sont des sujets de plus en plus intéressants aux yeux des Français, plus que nos voisins européen, il est donc important d’avoir les bon logiciels pour se protéger efficacement.